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Politique

L’exigence fondamentale de la philosophie politique est de construire une société libérée de l’emprise de la violence. Dans une société, la justice et la paix sont réalisées dans la mesure où les diverses formes de violence se trouvent éliminées des rapports entre les individus et les groupes. Il en résulte que la violence, dont la visée est toujours la mort, se trouve en contradiction avec le principe même de l’action politique. Politique et violence s’opposent par leur nature même. Pourtant, les idéologies dominantes ont constamment affirmé le contraire en soutenant que la violence est inhérente à l’action politique. Selon ces discours, le recours aux moyens de la violence serait inéluctable en politique et il serait légitime parce que lui seul permettrait l’efficacité dans l’action. Renoncer à la violence, ce serait renoncer à l’action politique elle-même et s’évader dans l’idéalisme. Quand ces idéologies concèdent que la violence ne saurait être justifiée du point de vue de la morale pure, c’est pour mieux affirmer qu’elle ne saurait être condamnée du point de vue du réalisme politique.

En réalité, face à tout ce que la violence commet d’irréparable lorsqu’elle devient le moyen spécifique de l’action politique, il n’est pas nécessaire de faire le détour par des réflexions morales pour la récuser. Le réalisme politique lui-même apporte de nombreuses raisons pour discréditer la violence. Et elles sont impératives.

La cité politique naît lorsque des femmes et des hommes, qui se sont reconnus égaux et semblables, décident de se réunir pour vivre ensemble, c’est-à-dire parler, décider et agir ensemble pour construire un avenir commun. Ce « parler ensemble », ce « décider ensemble » et cet « agir ensemble » constituent la vie politique. Ce qui inaugure et fonde l’action politique, c’est la parole échangée, la libre discussion, la con-versation entre les citoyens, la délibération publique, le débat démocratique. Fonder une société revient, littéralement, à créer une association. Celle-ci s’exprime à travers une constitution, c’est-à-dire un contrat social par lequel les citoyens décident du projet politique qu’ils entendent réaliser ensemble. Ce qui fonde le politique, ce n’est donc pas la violence, mais son contraire absolu : la parole humaine. Un régime totalitaire se caractérise par la destruction totale de tout espace public où les citoyens auraient la liberté de parler et d’agir ensemble.

L’essence même du politique, c’est donc le dialogue des hommes entre eux. La réussite du politique, c’est donc le succès de ce dialogue. Parce que l’apparition de la violence entre les hommes signifie toujours l’échec de leur dialogue, la violence signifie toujours l’échec du politique. L’essence de l’action politique c’est d’agir les uns avec les autres. Lorsque des individus agissent les uns contre les autres, ils sapent les fondements mêmes de la cité politique. Certes, la vie des hommes au sein d’une même communauté peut à tout moment être troublée par des conflits provoqués par des individus qui ne respectent pas le pacte fondateur, l’alliance originelle. Il importe de résoudre ces conflits pour rétablir la paix sociale et rendre à nouveau possible le dialogue entre les citoyens. La résolution des conflits est une condition de la vie politique, mais elle ne la constitue pas. Les individus qui recourent à la violence pour réaliser leurs passions, satisfaire leurs désirs ou faire prévaloir leurs intérêts particuliers ont déjà quitté le lieu où s’élabore et se réalise le projet politique de la communauté à laquelle ils appartenaient. Leur action ne s’inscrit plus dans l’espace public qui constitue la cité politique. Ils doivent être neutralisés par des « agents de la paix ». Ceux-ci doivent privilégier les méthodes pacifiques et ne recourir à la violence qu’en cas de stricte nécessité.

Il convient de toujours définir le politique en rapport avec le projet qu’il porte en lui ; ce projet, qui vise à rassembler les hommes dans une action commune, ne laisse aucune place à la violence. Dans sa finalité comme dans ses modalités, l’action politique se trouve organiquement accordée à la non-violence. La philosophie de la non-violence resitue la cité politique dans sa véritable perspective et lui redonne ses réelles dimensions. Si l’action politique se caractérise en effet par le fait d’être non-violente, la violence, par sa nature même, est « anti-politique », quelle que puisse être parfois sa nécessité. Au mieux, faudrait-il peut-être concéder qu’elle est « pré-politique » dans la mesure où elle précède et se donne pour objectif de préparer et de rendre possible l’action politique.

L’action politique doit viser à pacifier la vie sociale en sorte que tous les citoyens bénéficient d’un espace dans lequel ils puissent vivre en toute sécurité et en toute liberté. La politique exige de cultiver l’art de la gestion non-violente des conflits qui surgissent entre les citoyens au sein de la cité. Cela implique d’instaurer la paix sociale par des moyens pacifiques. Dans ce domaine, tout n’est pas possible, mais, dans chaque institution, il revient à ceux qui sont aux postes de responsabilité d’avoir la volonté politique d’expérimenter tout ce qui est possible.

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