Refus
de l'impôt
Le refus de payer l’impôt ne saurait se justifier
par une opposition au principe même de l’impôt. Il est légitime et nécessaire
que les membres d’une collectivité participent au financement du
fonctionnement des institutions et de la réalisation des équipements
collectifs. Lorsqu’il est ordonné au bien commun, le paiement de l’impôt
est l’exercice pratique de la solidarité qui doit lier les membres d’une même
collectivité politique. Mais la démocratie exige que chaque citoyen soit
responsable de l’utilisation faite par le gouvernement de l’argent provenant
de son travail quotidien. Chaque citoyen a non seulement le droit mais le devoir
d’exercer un contrôle sur les dépenses publiques de manière plus régulière
et plus effective qu’en votant tous les cinq ou six ans pour des candidats qui
se proposent de diriger le pays. Il est légitime de refuser de payer la part de
l’impôt qui alimente une injustice dont on refuse d’être complice et que
l’on entend dénoncer et combattre publiquement.
Le refus de payer tout ou partie de l’impôt peut se
concevoir dans deux perspectives différentes. Il peut s’agir, en premier
lieu, de faire cesser une injustice dont on est soi-même victime. Lorsque, par
exemple, des impôts frappent de manière particulièrement injuste telle catégorie
sociale ou telle activité professionnelle, il devient légitime pour ceux qui
sont victimes de cet abus de refuser ces impôts afin d’obliger le
gouvernement à leur rendre justice.
En second lieu, il peut s’agir de s’opposer à une
décision injuste du gouvernement en n’acceptant pas que le financement de
cette injustice soit assuré par ses propres deniers et en mettant en œuvre
tout ce qui est possible pour contraindre les pouvoirs publics à revenir sur
cette décision. Lorsque les moyens de contrôle prévus par la loi s’avèrent
insuffisants et inopérants, le moyen illégal du refus de payer l’impôt
permet aux citoyens d’exercer un contrôle effectif sur l’action du
gouvernement. Dans ce cas, il convient de ne pas garder pour soi l’argent
« économisé » sur ses impôts, mais de le verser à des organismes
ou à des associations participant directement à la lutte contre l’injustice
mise en cause ou mettant en œuvre des programmes alternatifs. Là encore, en même
temps que l’on met en œuvre un programme de non-collaboration avec
l’injustice, il s’agit d’organiser un programme constructif pour établir
la justice.
Certes, le gouvernement est généralement bien pourvu
en moyens de répression lui permettant, par des saisies opérées sur les
salaires ou sur les biens, de récupérer les sommes refusées, sans compter les
amendes, voire les peines de prison, qui peuvent venir frapper les contribuables
récalcitrants. Mais l’impact recherché n’étant pas d’abord financier
mais politique, cette répression doit venir l’accroître. Là encore,
c’est le nombre des acteurs qui fait la force de l’action et lui confère
toute son efficacité.
Programme
constructif
| |
|
Front Page
|
|
Spiritual Traditions
|
Mythology
|
Perennial Ethics
|
Spotlights
|
Epistemology
|
Alternative Medicine
|
Deep Ecology
|
Depth Psychology
|
Nonviolence &
Resistance
|
Literature
|
Books & Readings
|
Art
|
On the Lookout
|
|
|