Dissuasion
civile
Comme toute politique de défense,
l’organisation de la défense civile non-violente doit avoir pour finalité
première de dissuader un agresseur potentiel d’engager les hostilités. La crédibilité
de la dissuasion civile est effective lorsque l’adversaire a dû se convaincre
qu’il exposerait son propre pouvoir à de réels dangers s’il décidait
d’intervenir au-delà de ses frontières. Ses agents pourraient certes pénétrer
sur le territoire convoité sans subir de pertes et sans que sa population se
trouve exposée à des représailles, mais ses soldats, ses fonctionnaires et
tous ses chargés de mission se heurteraient à l’hostilité organisée des
pouvoirs publics, des institutions et des citoyens qui leur refuseraient toute
collaboration. Ils courraient alors le risque de se trouver empêtrés dans les
réseaux d’un « maquis politique », en subissant l’inconvénient
majeur de ne pas avoir l’avantage du terrain. Ils auraient alors les plus
grandes difficultés à contrôler ce « maquis » et ne pourraient guère
espérer le réduire dans un délai raisonnable. La dissuasion est effective dès
lors que les risques encourus apparaissent disproportionnés par rapport à
l’enjeu de la crise, et les coûts prévisibles plus importants que les
profits espérés.
Pour renforcer la crédibilité
de la dissuasion civile, il faut à la fois augmenter les coûts et réduire les
profits d’une éventuelle agression. Il importe que le décideur adverse perçoive
l’importance des coûts idéologiques, politiques, sociaux, économiques et
diplomatiques dont l’addition risquerait de déstabiliser son propre pouvoir
et son propre régime. Par ailleurs, dans la mesure où il ne peut espérer
aucune complicité significative au sein de la population adverse, il risquerait
d’être frustré des profits qu’il voudrait retirer de son agression. Le
rapport entre ces coûts et ces profits est de nature à l’amener à renoncer
à toute intervention sur le territoire d’une société ayant mis en place les
moyens d’une défense civile.
Dans l’hypothèse, au
demeurant la plus vraisemblable, où un pays ne ferait pas reposer sa sécurité
que sur la défense civile non-violente, mais préparerait conjointement une défense
militaire, les éléments constitutifs d’une dissuasion civile apporteraient
une « valeur ajoutée » à la crédibilité de la dissuasion globale
qui résulterait des différentes formes de défense.
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