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Courage

L’homme courageux est celui qui fait prévaloir les vertus du cœur (le mot « courage » vient précisément de « cœur ») considéré comme le siège de la volonté, de l’énergie, des qualités de caractère qui constituent la « force d’âme » devant la peur, le risque, la menace, le danger, la souffrance et la mort. Le courage est la vertu de l’homme fort qui résiste à l’épreuve. La peur de l’homme s’enracinant toujours dans la crainte de la mort, la caractéristique de l’homme courageux est de maîtriser la peur de mourir en risquant sa vie pour défendre une cause juste, dans laquelle sa dignité se trouve en jeu. Gandhi plaçait « l’intrépidité » au premier rang des vertus de l’homme fort. Être « in-trépide », selon la signification étymologique de ce mot (du latin in, préfixe négatif, et trepidere, trembler), c’est ne pas trembler devant le danger, c’est-à-dire ne pas avoir peur ou, plus exactement, surmonter sa peur.

On dit parfois que le courage peut se mettre au service du mal comme du bien. Mais l’homme n’est admiré pour son courage que lorsque celui-ci sert au bien. Non, il n’y a pas de courage à faire le mal. Tout bien considéré, il faut tenir que le méchant n’est pas courageux, quels que soient les risques qu’il peut prendre pour parvenir à ses fins. Dans toutes les cultures, le courage est la vertu du héros qui a la force de surmonter sa peur pour affronter les dangers inhérents au combat pour la justice.

Dans les traditions culturelles dont nous sommes les héritiers, c’est à la guerre que le courage de l’homme est mis à l’épreuve. Le courage est alors célébré comme la vertu du guerrier qui fait preuve de bravoure et de vaillance face aux dangers. La guerre est considérée comme le moment où le citoyen, renonçant à ses intérêts particuliers, accomplit son être moral et spirituel en ayant le courage de risquer sa vie pour servir l’intérêt général. Depuis des siècles, les sociétés cultivent, honorent et sacralisent la violence comme la vertu de l’homme fort qui a le courage de prendre les plus grands risques pour défendre son honneur et sa liberté, ainsi que ceux de sa communauté. Ce conditionnement social et idéologique assure, de génération en génération, la reproduction de comportements de soumission et d’obéissance aux ordres des pouvoirs qui commandent de tuer pour la sauvegarde des intérêts supérieurs de la communauté.

La noblesse de la vertu de courage apparaît clairement lorsqu’on l’oppose à la lâcheté qui est toujours indigne. La culture de la violence enferme le citoyen dans une situation où, face à l’injustice, il a le sentiment de n’avoir le choix qu’entre la violence et la lâcheté. Il est alors sommé de faire preuve de courage en choisissant la violence. Et parce qu’il refuse d’être lâche, à ses propres yeux comme au regard des autres, il accepte généralement d’être violent. L’idéologie de la violence exerce ainsi un véritable chantage sur les citoyens en affirmant que la seule façon d’être courageux est d’être violent et en les accusant à l’avance de faire preuve de lâcheté s’ils refusent de l’être.

Et il est vrai que celui qui choisit la violence en risquant sa vie pour résister à l’injustice fait preuve de courage. Nul n’est fondé à venir contester le respect auquel il a droit. Dans les circonstances où, face à une situation d’injustice, l’homme ne croit avoir le choix qu’entre la violence et la lâcheté, le courage lui commande la violence. Si le refus de la violence et de la guerre procède non pas de la répugnance à tuer, mais de la répugnance à mourir, alors il est en effet une preuve de lâcheté.

Mais, à considérer le meilleur des cas, il y a une profonde ambivalence de la guerre : elle peut être la manifestation du courage, mais elle est toujours la mise en œuvre de la violence meurtrière. Il appartient à la philosophie de renverser le raisonnement que l’idéologie dominante a fait prévaloir au cours des siècles et selon lequel la guerre, bien qu’elle enseigne le meurtre, est honorable parce qu’elle est l’œuvre du courage : il faut affirmer que la guerre, bien qu’elle puisse être l’œuvre du courage, n’est jamais honorable parce qu’elle est meurtrière.

Gandhi a montré que l’homme n’avait pas le choix entre la violence et la lâcheté, mais entre la violence, la lâcheté et la non-violence. Si la violence est préférable à la lâcheté, la non-violence est préférable à la violence. La non-violence, en définitive, demande plus de courage que la violence. Mais seul celui qui est capable d’être violent, peut faire le choix de la non-violence. Le véritable courage de l’homme fort, c’est de résister au mal et de combattre l’injustice en prenant le risque de mourir pour ne pas tuer, plutôt que celui de tuer pour ne pas mourir. Le plus grand courage, c’est de résister au mal en refusant d’imiter le méchant.

 

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