Autoréduction
L’autoréduction consiste à réduire soi-même et
collectivement le montant de la somme réclamée par un créancier parce qu’on
estime qu’elle est abusivement élevée. Cette forme de contestation concerne
non pas les consommateurs de biens, mais les usagers de services. On peut ainsi
réduire le montant des factures envoyées par telle administration ou telle
entreprise afin de contester une augmentation injustifiée des tarifs ou
d’exprimer un désaccord avec le contenu du service proposé. Ce peut être le
cas des factures d’eau, d’électricité, de téléphone, de la redevance de
l’audiovisuel, etc. En refusant de régler « le prix à payer »,
l’individu exerce son pouvoir de client afin de faire pression sur les
dirigeants. Dans l’autoréduction, à la différence du boycott où le client
refuse de consommer pour ne pas payer, l’usager consomme mais refuse de payer
le prix requis. Le client refuse de s’acquitter de son dû non pas parce
qu’il est un « mauvais payeur », mais parce qu’il juge le
service rendu serait « trop cher payé ».
On peut également organiser une autoréduction
collective des loyers, soit pour lutter contre une augmentation excessive, soit
pour exiger des propriétaires qu’ils consentent à faire tel investissement
pour l’amélioration des conditions de logement des locataires. Cette autoréduction
s’apparente à une grève partielle des loyers.
L’autoréduction peut être organisée pour obtenir
l’annulation ou, du moins, la diminution de l’augmentation du prix des
transports en commun, dès lors que celle-ci n’est pas justifiée. Mais, ici,
il n’est pas possible de réduire soi-même le prix de son billet. Il faut
donc que les comités de lutte des usagers ou les syndicats impriment de
vrais-faux titres de transports, assurent leur distribution et leur vente sur
les lieux de travail et restituent l’argent ainsi récolté à l’entreprise
incriminée.
Pour réussir, une campagne d’autoréduction exige
qu’elle ne soit pas laissée à la libre initiative des individus qui
agiraient en ordre dispersé. Elle peut rarement aboutir si elle n’est pas
directement prise en charge par une organisation capable de mobiliser une forte
minorité des clients et des usagers – à partir de 10 % – une réelle
pression pèse sur les décideurs.
On peut aussi réduire ses impôts pour protester
contre telle décision de l’État que l’on juge particulièrement néfaste.
Dans ce cas, ce n’est plus l’usager qui agit, mais le citoyen.
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