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Une
chanson aux Beatles
Gibran
Saad
Un monde qui ne me ressemble pas Et auquel je ne ressemble pas Point d’avions de papier – ces mêmes avions de notre enfance – Point d’ombre qui ait visité mes jours Ni dans les recoins des steppes ni dans un avion Pour éveiller l’oubli bleu dans les bouts de mes doigts Je cours je cours pour rattraper une intuition Qui me devance de plusieurs mètres-lumière Comme si j’étais les temps et les réalités éphémères Cet arbre aux feuilles rougies (d’or et de pudeur) Dans les rues de ce lointain Liverpool – ces mêmes rues où nous
avons jadis joué – Courbé de nuages et d’ennui Je t’aime novembre Je vous aime colonnes tristes du Levant Moi dieu qui s’évade vers lui-même Je parle des visages de mes états D’une vie qui me vient (des sourires passagers) D’attentes de mondes à travers l’espace Qui s’endorment sur mes mains Viens que l’on court derrière nous Tout ce « devant »… et pourtant Notre « derrière nous » ne cesse de nous dépasser Moi qui suis moi… Toi qui es… moi ***
*** *** Londres,
15 novembre 2001 Traduction de l’arabe par Dimitri Avghérinos |
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