Grève
La grève est le type même de l’action directe fondée sur le principe de
non-coopération. Une entreprise ou une administration ne peuvent fonctionner
que grâce à la coopération volontaire des ouvriers ou des employés. Dès
lors que ceux-ci décident de cesser le travail afin de faire aboutir telle ou
telle revendication, ils exercent une réelle force de contrainte économique et
sociale sur leurs dirigeants ou leurs directeurs. Ceux-ci ne peuvent ignorer
longtemps les requêtes qui leur sont adressées. Pour être vraiment efficace,
une grève doit s’inscrire dans la durée. Les grévistes doivent « tenir »
jusqu’à ce que leur action contraigne l’adversaire à accepter une solution
négociée du conflit. Cependant, on peut envisager des grèves
d’avertissement de durée limitée.
Dans le secteur de la production industrielle, comme dans celui de la
distribution commerciale, le temps joue contre les dirigeants car ils ne peuvent
s’accommoder longtemps de la paralysie de leur entreprise. Chaque jour de grève
supplémentaire vient alourdir les pertes entraînées par l’arrêt du travail
du personnel. Cependant, la détermination des grévistes n’est pas non plus
à l’abri de l’usure causée par la durée : le manque à gagner que
leur inflige la grève peut les inciter à la longue à reprendre le travail
sans avoir obtenu satisfaction. Le risque existe que la grève « pourrisse »
d’elle-même. Le plus souvent, la solution négociée du conflit conduira les
grévistes à accepter un compromis.
Au cours d’une grève, l’engagement des consommateurs peut peser d’un
poids très lourd dans l’évolution du rapport de force entre la direction et
les employés. C’est pourquoi, la « bataille de l’opinion publique »
est souvent décisive pour déterminer l’issue de la lutte. C’est celui des
deux camps qui bénéficie de l’appui de l’opinion publique qui se trouve en
position de force pour proposer des négociations. C’est pourquoi les grévistes
doivent entreprendre des campagnes d’information et d’explication auprès du
public afin que celui-ci comprenne clairement les enjeux du conflit en cours.
C’est seulement si la justesse de la cause des grévistes et le bien-fondé de
leurs revendications sont bien perçues par les clients ou les usagers que
ceux-ci peuvent exprimer leur solidarité. Sinon, surtout lorsque la grève a
lieu dans un secteur particulièrement « sensible », notamment les
services publics, les inconvénients qui résultent de la grève peuvent
indisposer fortement ceux qui les subissent quotidiennement. Le mécontentement
qui se développe alors au sein de la population peut constituer un obstacle
majeur à la poursuite de la grève et, par conséquent, à sa réussite.
D’autant plus que les dirigeants de l’entreprise ou de l’administration ne
manqueront pas d’exacerber ce mécontentement pour en tirer le plus grand
profit.
Dans les entreprises de service, au-delà du « service minimum »
qui peut être imposé par la loi, les grévistes ont tout intérêt, lorsque
cela est possible, à offrir gratuitement leurs prestations aux clients ou aux
usagers. Ceux-ci seront alors d’autant mieux disposés à comprendre les
enjeux de la grève et à affirmer leur solidarité avec les grévistes et, par
le fait même, à favoriser leur victoire.
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