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La Voix du Silence - 2

 

Helena Petrovna Blavatsky

 

FRAGMENT 1

Ces instructions sont pour ceux qui ignorent les dangers des Iddhi infé­rieurs[1].

Qui veut entendre et comprendre la voix de Nada[2],  « le son muet » , doit apprendre la nature de Dhâranâ[3].

Devenu indifférent aux objets de per­ception, l'élève devra chercher le Rajah des sens, producteur de pensée, celui qui éveille l'illusion.

Le mental est le grand destructeur du réel.

Que le disciple détruise le destructeur.

Car:

Lorsqu'à lui-même sa forme paraîtra non réelle, comme au réveil paraissent les formes vues en rêve;

Lorsqu'il aura cessé d'entendre la variété, il pourra discerner l'UNIQUE, le son intérieur qui tue l'extérieur.

Alors, et alors seulement, il aban­donnera la région d'Asat, le faux, pour entrer dans le royaume de Sat, le vrai.

Avant que l'âme puisse voir, il faut avoir obtenu l'harmonie intérieure et rendu les yeux de chair aveugles à toute illusion.

Avant que l'âme puisse entendre, l'image (l'homme) doit être devenue sourde aux fracas comme aux murmu­res, aux cris des éléphants rugissants comme au bourdonnement argentin de la luciole d'or.

Avant que l'âme puisse comprendre et se souvenir, elle doit être unie au Parleur silencieux, comme à l'esprit du potier la forme sur laquelle l'argile est modelée.

Alors l'âme entendra, et se souviendra. Alors à l'oreille intérieure parlera

LA VOIX DU" SILENCE

Et elle dira :

Si ton âme sourit en se baignant dans le soleil de ta vie ; si ton âme chante dans sa chrysalide de chair et de matière; si ton âme pleure en son château d'illusion; si ton âme se débat pour briser le fil d'argent qui l'attache au Maître[4]; sache-le, disciple, c'est de la terre qu'est ton âme.

Lorsque ton âme[5] en bouton prête l'oreille au tumulte du monde; lorsque ton âme répond à la voix rugissante de la grande illusion[6]; lorsque effrayée à la vue des chaudes larmes de la dou­leur, assourdie par les cris de détresse, ton âme se retire comme la timide tor­tue dans la carapace de l'égoïsme, sache ­le disciple, ton âme est un tabernacle indigne de son Dieu silencieux.

Quand, devenant plus forte, ton âme se glisse hors de sa sûre retraite, et s'arrachant à son enveloppe protectrice, déroule son fil argenté et s'élance; quand, apercevant son image sur les vagues de l'espace, elle murmure:

« Cela, c'est moi» ; avoue, disciple, que ton âme est prise dans le tissu de l'erreur[7]. Cette terre, disciple, est la salle de douleur; ici, le long du sentier des dures épreuves, des pièges sont semés pour saisir ton Ego dans l'illusion appelée « la grande hérésie »[8].

Cette terre, Ô disciple ignorant, n'est que l'entrée sinistre menant au crépus­cule qui précède la vallée de vraie lumière, cette lumière que nul ne peut éteindre, cette lumière qui brûle sans mèche ni aliment.

Il est dit dans la grande Loi: «Avant de devenir le connaisseur du TOUT SOI[9], tu dois être d'abord le connais­seur de ton SOI». Pour arriver à con­naître ce Soi, il faut abandonner le soi au non-soi, l'être au non-être; alors tu pourras reposer entre les ailes du Grand ­Oiseau; Oui, doux est le repos entre les ailes de ce qui n'est pas né, de ce qui ne meurt pas, mais qui est l'AuM[10], à tra­vers l'éternité des âges[11].

Monte l'Oiseau de vie, si tu veux savoir[12].

Abandonne ta vie, si tu veux vivre[13]. Trois salles, ô pèlerin fatigué, abou­tissent au terme des labeurs. Trois sal­les, ô conquérant de Mâra, te mèneront par trois états[14] au quatrième[15], et de là dans les sept mondes[16]. Les mon­des d'éternel repos.

Si tu veux savoir leurs noms, écoute et souviens-toi.

Le nom de la première salle est IGNO­RANCE, A vidya.

C'est la salle où tu as vu le jour, où tu vis, et où tu mourras[17].

Le nom de la seconde est la salle d'APPRENTISSAGE. Là ton âme trouvera les fleurs de la vie, mais sous chaque fleur un serpent enroulé[18].

Le nom de la troisième salle est SAGESSE; au delà s'étendent les eaux sans rivages d'AKSHARA, source intarissable de l'omniscience[19].

Si tu veux traverser sain et sauf la première salle, ne permets pas à ton esprit de prendre pour le soleil de vie les feux de luxure qui y brûlent.

Si tu veux franchir sans danger la seconde, ne t'arrête pas à respirer le parfum de ses fleurs soporifiques. Si tu veux être libre des chaînes karmiques, ne cherche pas ton Gourou dans ces régions mâyâviques.

Les SAGES ne s'attardent pas dans les bosquets des sens.

Les SAGES ne prennent pas garde aux voix mielleuses de l'illusion.

Celui qui doit te donner naissance[20] cherche-le dans la salle de sagesse, la salle qui s'étend au delà, où toutes ombres sont inconnues, et où la lumière de vérité resplendit d'une gloire ineffa­ble.

Ce qui est incréé réside en toi, dis­ciple, comme aussi dans cette salle. Si tu veux y atteindre et fusionner les deux, il faut dépouiller tes sombres vêtements d'illusion. Etouffe la voix de la chair, ne laisse aucune image des sens s'inter­poser entre cette lumière et la tienne, afin que les deux puissent se fondre en une. Dès que tu auras appris ta propre Ajnâna[21], fuis la salle d'apprentissage. Cette salle est dangereuse dans sa perfide beauté, et n'est utile que pour ta probation. Prends garde lanou, qu'éblouie par un rayonnement illusoire ton âme ne s'attarde et ne se prenne à cette clarté décevante.

Cette clarté rayonne du joyau du grand ensorceleur (Mâra)[22]. Elle séduit les sens, aveugle le mental, et abandonne l'imprudent comme une épave.

La phalène attirée vers la flamme étincelante de ta lampe nocturne est condamnée à périr dans l'huile vis­queuse. L’âme imprudente qui manque l'occasion de saisir à bras-le-corps le démon moqueur de l'illusion reviendra vers la terre esclave de Mâra.

Regarde les légions d'âmes. Observe comme elles errent au-dessus de la mer orageuse de la vie humaine, et com­ment, épuisées, sanglantes, les ailes bri­sées, elles tombent l'une après l'autre dans les vagues enflées. Ballottées par les vents furieux, poursuivies par l'oura­gan, elles dérivent dans les remous et disparaissent dans le premier grand tourbillon.

Si, après avoir traversé la salle de sagesse, tu veux atteindre la vallée de, béatitude, disciple, ferme bien tes sens à la grande et cruelle hérésie de la sépa­ration qui te sèvre du reste.

Ne laisse pas ton principe céleste, plongé dans l'océan de Mâyâ, se déta­cher de la Mère universelle (l'AME), mais laisse le pouvoir enflammé se retirer dans la chambre intime, la chambre du cœur[23] et le séjour de la Mère du monde[24].

Alors, du cœur, ce pouvoir s'élèvera dans la sixième région, la région moyenne, l'endroit entre tes yeux, où il devient le souffle de l'Ame-Une, la voix qui remplit tout, la voix de ton Maître.

C'est seulement alors que tu pourras devenir un promeneur du ciel[25], qui marche sur les vents au-dessus des vagues, sans que ses pas touchent les eaux.

Avant de poser le pied sur le degré supérieur de l'échelle des sons mysti­ques, tu devras entendre de sept maniè­res la voix de ton Dieu intérieur[26].

Le premier son est comme la douce voix du rossignol chantant à sa com­pagne un chant d'adieu.

Le second arrive comme le bruit d'une cymbale d'argent des Dhyânis éveillant les étoiles scintillantes.

Le suivant ressemble à la plainte mélo­dieuse d'un lutin de l'océan emprisonné dans son coquillage.

Il est suivi du chant de la vina[27]. Le cinquième siffle dans ton oreille comme le son d'une flûte de bambou.

Puis il se change en un éclat de trom­pette.

Le dernier vibre comme le gronde­ment sourd d'une nuée d'orage.

Le septième engloutit tous les autres sons; ils meurent, et on ne les entendra plus.

Quand les six[28] sont tués et déposés aux pieds du Maitre, alors l'élève est plongé dans l'Un[29], devient cet Un, et il y vit.

Avant d'entrer dans ce sentier, tu dois détruire ton corps lunaire[30], net­toyer ton corps mental[31], et purifier ton cœur.

Les eaux pures de la vie éternelle, claires et cristallines, ne peuvent se mêler aux torrents boueux des tempêtes de la mousson.

La goutte de rosée céleste qui brille aux premiers rayons du matin dans le sein du lotus, devient un morceau d'argile lorsqu'elle tombe à terre: voilà la perle changée en fange.

Lutte avec tes pensées impures avant qu'elles te dominent. Agis avec elles comme elles le feraient avec toi; si tu les ménages, qu'elles prennent racine et poussent, sache-le bien, ces pensées te terrasseront et te tueront. Prends garde, disciple, ne souffre même pas que leur ombre t'approche; car, croissant en grandeur et en force, cette chose de ténèbre, absorbera ton être avant que tu aies bien pu te rendre compte de la sombre présence du monstre impur.

Avant que le pouvoir mystique[32] puisse faire de toi un dieu, lanou, tu dois avoir acquis la faculté de tuer à volonté ta forme lunaire.

Le soi de matière et le Soi de l'esprit ne peuvent jamais se rencontrer. L'un doit disparaître, car il n'y a pas place pour deux.

Avant que l'esprit de ton âme puisse comprendre, le bourgeon de la person­nalité doit être écrasé, et le ver des sens détruit sans résurrection possible.

Tu ne pourras parcourir le Sentier avant d'être devenu ce Sentier même[33].

Laisse ton âme prêter l'oreille à tout cri de douleur, comme le lotus met son cœur à nu pour boire le soleil matinal.

Ne permets pas à l'ardent soleil de sécher une seule larme de souffrance, avant que tu n'aies toi-même essuyé les yeux affligés.

Mais laisse toute larme humaine tomber brûlante sur ton cœur et y rester, et ne l'en efface jamais avant que soit disparue la douleur qui l'a causée.

Homme au cœur plein de compas­sion, ces larmes sont les ruisseaux qui arrosent les champs de l'immortelle charité. C'est dans ce terrain-là que croît la fleur de minuit de Bouddha[34], plus difficile à trouver, plus rare à con­templer que la fleur de l'arbre Vogay. C'est la semence de la libération des renaissances. Elle isole l'Arhat de la lutte et de la convoitise, et le mène, à travers les champs de l'être, vers la paix et la béatitude connues seulement au pays du silence et du non-être.

Tue le désir ; mais si tu le tues, prends garde qu'il ne se relève d'entre les morts.

Tue l'amour de la vie; cependant si tu détruis Tanhâ[35], que ce ne soit pas par soif de vie éternelle, mais pour rem­placer le variable par l'immuable.

Ne désire rien. Ne t'emporte pas contre Karma, ni contre les lois invariables de la nature. Lutte seulement contre le per­sonnel, le transitoire, l'éphémère et le périssable.

Aide la nature et travaille avec elle : la nature te regardera comme l'un de ses créateurs et fera sa soumission.

Et devant toi elle ouvrira tout grands les portails de ses chambres secrètes, et sous tes yeux elle mettra à nu les trésors cachés dans les profondeurs mêmes de son sein pur et vierge. Impolluée par la main de la matière, elle ne découvre ses trésors qu'à l'œil spirituel, l'œil qui ne se ferme jamais, l'œil pour lequel il n'y a de voiles dans aucun de ses royaumes.

C'est alors qu'elle te montrera les moyens et la voie, la première porte et la seconde, la troisième, jusqu'à la sep­tième même. Puis, le but, - au~delà duquel baignées dans le soleil de l'esprit. des gloires inexprimées s'étendent invi­sibles pour tous, sauf pour l'œil de l'Ame.

Il n'y a qu'une route qui mène au Sentier; et c'est au bout seulement que l'on peut entendre la « Voix du Silence ». L'échelle par où monte le candidat est faite d'échelons de souffrance et de peine; la voix de la vertu peut seule faire taire leurs voix. Donc, malheur à toi, disciple, s'il est un seul vice que tu n'aies pas laissé derrière toi. Car alors l'échelle cédera et te renversera; son pied repose dans la boue profonde de tes péchés et de tes erreurs, et avant de pouvoir essayer de traverser ce large abîme de matière, tu dois laver tes pieds dans les eaux du renoncement. Prends garde de poser un pied encore souillé sur le premier barreau. Malheur à qui ose salir un échelon avec des pieds boueux. La fange impure et visqueuse séchera, deviendra tenace, et lui rivera les pieds sur place; comme un oiseau pris à la glu de l'astucieux oiseleur, il sera empêché d'aller plus loin. Ses vices prendront forme et l'entraîneront en bas. Ses péchés élèveront leurs voix, comme le chacal rit et sanglote après le coucher du soleil; ses pensées devien­dront une armée et le traîneront en cap­tivité et en esclavage.

Tue tes désirs, lanou, rends tes vices impuissants, avant de faire le premier pas du solennel voyage.

Etrangle tes péchés et rends-les muets à tout jamais, avant de lever un pied pour monter à l'échelle.

Fais taire tes pensées, et fixe toute ton attention sur le Maître que tu ne vois pas encore, mais que tu pressens.

Engloutis tes sens en un seul sens, si tu veux être en sécurité contre l'ennemi. C'est par ce seul sens, caché dans la cavité de ton cerveau, que les faibles yeux de ton âme pourront découvrir le sentier ardu qui conduit à ton Maître.

Longue et lassante est devant toi la voie, ô disciple. Une seule pensée donnée au passé laissé derrière te fera retomber, et il faudra recommencer l'ascension.

Tue en toi-même toute souvenance d'impressions passées. Ne regarde pas en arrière, ou tu es perdu.

Ne crois pas qu'on puisse jamais détruire la luxure en la satisfaisant à satiété: c'est là une abomination inspi­rée par Màra. C'est quand on le nourrit que le vice prend de l'extension et des forces, comme le ver qui s'engraisse du cœur de la fleur.

La rose doit redevenir le bourgeon né de la branche mère, avant que le parasite ne l'ait rongée jusqu'au cœur et n'en ait bu la sève.

L'arbre doré produit ses bourgeons­-bijoux avant que son tronc ne soit flétri par l'orage.

Le disciple doit regagner l'état d'enfance qu'il a perdu, avant que le premier son puisse frapper son oreille.

La lumière qui vient du seul Maitre, la lumière d'or, spirituelle, unique, lance dès le début ses ondes éclatantes sur le disciple. Ses rayons franchissent les nuages de matière épais et sombres.

Ces rayons l'illuminent par-ci par-là, comme des étincelles de soleil éclairent la terre à travers l'épais feuillage de la jungle. Mais, ô disciple, à moins que la chair ne soit passive, la tête froide, l'ame aussi ferme et pure qu'un lumi­neux diamant, le rayonnement n'attein­dra pas la chambre[36], son éclat ne réchauffera pas le cœur, et les sons mys­tiques venus des hauteurs akâshiques[37] n'atteindront pas l'oreille, si attentive qu'elle soit, au stade initial.

A moins d'entendre, tu ne peux voir. A moins de voir, tu ne peux pas enten­dre. Entendre et voir, c'est là le second stade.

Quand le disciple voit et entend, qu'il sent et goûte, yeux et oreilles fermés, bouche et narines closes; quand les quatre sens se confondent et sont prêts à passer dans le cinquième, celui du toucher intérieur, - alors il a passé dans le quatrième stade.

Et dans le cinquième, ô destructeur de tes pensées, tout cela doit être tué encore une fois au-delà de toute résur­rection possible[38].

Tiens ton esprit à l'écart de tout objet du dehors, de tout spectacle extérieur. Tiens à l'écart les images intérieures, de peur qu'elles ne projettent une ombre sur ta lumière d'âme.

Tu es maintenant en Dhâranâ[39], le sixième stage.

Quand tu auras passé dans le sep­tième, ô fortuné, tu ne percevras plus le Trois sacré[40], car tu seras toi-même devenu ce Trois: toi-même et le men­tal, comme des jumeaux de front, et l'étoile qui est ton but et brûle au-des­sus de la tête[41]. Les Trois qui résident dans la gloire et la béatitude ineffables ont maintenant perdu leurs noms dans le monde de Mâya. Ils sont devenus une seule étoile, le feu qui brûle sans consu­mer, ce feu qui est l'Oupâdhi[42] de la flamme.

C'est là, ô Yogi de succès, ce que les hommes appellent Dhyâna[43], véritable précurseur de Samàdhi[44]. Et mainte­nant ton soi est perdu dans le SOI, toi­même en TOI-MÊME, absorbé dans Le SOI dont tu as rayonné tout d'abord.

Où est ton individualité, ô lanou, où est le lanou même? C'est l'étincelle per­due dans le feu, la goutte dans l'océan, le rayon toujours présent devenu le Tout et le rayonnement éternel.

Et maintenant, ô lanou, tu es l'acteur et le témoin, le radiateur et la radia­tion ; la lumière dans le son et le son dans la lumière.

Tu as fait connaissance avec les cinq obstacles, ô Bienheureux. Tu es leur vainqueur, le maître du sixième, le libérateur des quatre modes de vérité[45]. La lumière qui les éclaire rayonne de toi­même, ô toi qui étais disciple, mais qui es à présent Maître.

Et de ces modes de vérité :

N'as-tu pas passé par la connaissance de toute misère - vérité première?

N'as-tu pas vaincu le roi des Mâras à Tou, au portail de l'assemblage ­vérité seconde?[46].

N'as-tu pas, au troisième portail, détruit le péché et acquis la troisième vérité?

N'es-tu pas entré dans le Taou, le sen­tier qui mène à la connaissance, - la quatrième vérité?[47] (47).

Et maintenant, repose sous l'arbre Bodhi, qui est la perfection de toute connaissance, car, sache le, tu es maître de Samâdhi, l'état de vision infaillible.

Regarde! Tu es devenu la lumière, tu es devenu le Son, tu es ton Maître et ton Dieu. Tu es toi-même l'objet de ta recherche: la Voix inaltérable qui résonne à travers les éternités, exempte de changement, exempte de péché, les sept sons en un, la VOIX DU SILENCE

Om Tat Sat.

*** *** ***

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[1] Le mot pali Iddhi est synonyme du sanscrit Siddhis, et signifie les facultés psychiques, les pouvoirs supranormaux de l'homme. Il y a deux espèces de Siddhis; un groupe contient les énergies psychiques et mentales inférieures, grossières: l'autre exige le plus haut entraînement des pou­voirs spirituels. Comme dit Krishna dans la Shrimad Bhagavat : «  Celui qui est engagé dans l'accomplisse­ment de Yoga, qui a soumis ses sens et con­centré son esprit en moi, est un des Yogis que tous les Siddhis sont prêts à servir. »

[2] La « Voix Muette» ou la « Voix du Silence ». Littéralement il faudrait peut-être lire : « La voix dans le son spirituel », car le mot Nada est l'équivalent sanscrit du terme Sen-zar.

[3] Dhâranâ est la concentration intense et parfaite du mental sur quelque objet intérieur de perception, accompagnée d'un complet isolement de tout ce qui appartient à l'univers extérieur. ou au monde des sens.

[4] - Le « Grand Maître» est le terme em­ployé par les lanous ou chélas (disciples) pour indiquer notre «  Soi supérieur ». C'est l'équivalent d'Avalôkitéshwara, et le même que l'Adi-Bouddha des occultistes boud­dhistes,l'Atman (le Soi supérieur) des Brah­mines et le Christos des anciens Gnostiques.

[5] - Ame est employé ici pour Ego humain ou Manas, ce qui dàns notre division septé­naire est appelé « âme humaine », pour la distinguer des âmes spirituelle et animale.

[6] - Mahâ Mâyâ, « grande illusion », l'uni­vers objectif.

[7] - Sakkâyaditthi, « l'erreur » de la per­sonnalité.

[8] - Attavâda, l'hérésie de la croyance à l'âme, ou plutôt à la séparation de cette âme, ou soi, d'avec le Soi unique, universel et infini.

[9] - Le Tattwajnâni est celui qui connaît ou discerne les principes de la nature ou de l'homme: et l'Atmajnâni est le connais­seur d'Atman ou du Soi universel, unique.

[10] - Râla Hamsa « l'oiseau » ou cygne. Il est dit dans la Nâda-Bindou Oupanishad (Rig Véda) :

« La syllabe A est considérée comme son aile droite, D, l'aile gauche, M, la queue, et l'Ardhamâtrâ (demi-mètre), comme sa tête.»

[11] - Eternité signifie, pour les Orientaux, tout autre chose que pour nous et indique généralement les 100 années ou l'âge de Brahmâ, la durée d'un Kalpa, ou une période de 4.320.000.000 d'années.

[12] - D'après le Nâda-Bindou, déjà cité, « un Yogi qui monte le Hamsa (qui médite sur Aum) n'est pas affecté par les influences karmiques ni par les milliards de péchés.

[13] - Abandonne la vie de la personnalité physique si tu veux vivre en Esprit.

[14] - Les trois états de conscience, qui sont Jâgrat, la veille; Swapna, le rêve; et Sous­houpti, le profond sommeil. Ces trois condi­tions yogiques mènent à la quatrième.

[15] - L'état Touriya, au delà de l'état sans rêve: l'état suprême, celui de haute cons­cience spirituelle.

[16] - Certains mystiques sanscrits placent sept plans d'être, les sept Lokas ou mondes spirituels, dans le corps de Kâla-Hamsan, le cygne hors du temps et de l'espace, qui de­vient le cygne dans le temps, lorsqu'il devient Brahmâ au lieu de Brahma neutre.

[17] - Le monde phénoménal des sens et de la conscience terrestre, seulement.

[18] - La région astrale, le monde psychique des perceptions supersensuelles et des visions trompeuses, le monde des médiums. C'est le grand «serpent astral» d'Eliphas Lévi. Aucune fleur cueillie dans ces régions n'a encore jamais été rapportée sur terre sans un serpent enroulé autour de sa tige. C'est le monde de la grande illusion.

[19] - La région de la pleine conscience spi­rituelle au delà de laquelle il n'y a plus de danger pour celui qui l'a atteinte.

[20] - L'initié qui conduit le disciple, par la connaissance qui lui est donnée, à sa nais­sance spirituelle ou seconde, est appelé le Père, Gourou ou Maître.

[21] - Ajnâna est l'ignorance ou la non­sagesse, l'opposé de la connaissance ou Jnana.

[22] - Mâra dans les régions exotériques est un démon, un asoura : mais en philosophie ésotérique, il est la personnification de la tentation par les vices des hommes, et, traduit littéralement, signifie «ce qui tue" l'âme. Il est représenté comme Roi (des mâras), avec une couronne où brille un joyau d'un tel éclat, qu'il aveugle ceux qui le regardent : cet éclat est évidemment une allusion à la fascination exercée par le vice sur certaines natures.

[23] - La chambre intérieure du cœur, appe­lée en sanscrit Brahma-poura. «Le pouvoir enflammé» est KoundaIinÎ.

[24] - « Pouvoir » et « Mère du monde » sont des noms donnés à KoundaIinÎ, l'un des pouvoirs mystiques des Yogis. C'est Boudhi considère comme principe actif au lieu de passif (tandis qu'il est généralement passif, quand on ne le considère que comme le véhicule ou l'écrin de l'Esprit suprême, Atma). C'est une force électro-spiritueIIe, un pouvoir créateur qui une fois éveillé à l'acti­vité peut tuer aussi bien que créer.

[25] - Kechara, qui se promène ou va au ciel. Ainsi que l'explique le 6e Adhyâya de ce roi des traités mystiques, le Jnâneshwari, ­le corps du Yogi devient comme formé du vent; comme «un nuage d'où les membres auraient poussé ». ;Après quoi «il (le Yogi) aperçoit les choses qui sont au delà des mers et des étoiles : il entend le langage des Dévas et le comprend, et perçoit ce qui se passe dans l'esprit de la fourmi ».

[26] - Le Soi supérieur.

[27] - La vina est un instrument hindou à cordes ressemblant à un luth.

[28] - Les six principes: c'est-à-dire quand la personnalité inférieure est détruite et que l'individualité intérieure est plongée et per­due dans le septième principe ou Esprit.

[29] - Le disciple est un avec Brahma ou l'Atman.

[30] - La forme astrale produite par le prin­cipe kami que, le kama-roupa ou corps du désir.

[31] - Mânasa-roupa. Le premier se rapporte au soi astral ou personnel: le second à l'individualité ou l'Ego qui se réincarne, et dont la conscience sur notre plan, ou Manas inférieur, doit être paralysée.

[32] - KoundalinÎ est appelé le pouvoir ser­pentin ou annulaire à cause de son travail ou progrès en spirale dans le corps du Yogi qui développe ce pouvoir en lui-même. C'est un pouvoir électrique, igné, occulte ou foha­tique, la grande force primitive cachée sous toute matière organique et inorganique.

[33] - Il est parlé de ce Sentier dans toutes les œuvres mystiques. Comme dit Krishna dans le Jnâneshwari: « Quand ce sentier est aperçu, que l'on se dirige vers la florai­son de l'orient ou les chambres de l'ouest, sans mouvement, ô porteur de l'arc, est le voyage sur cette route. Dans ce sentier, quelque part qu'on veuille aller, cet endroit devient vous-même ». «Tu es le sentier », est-il dit au Gourou adepte, et par celui-ci au disciple, après l'initiation. « Je suis la voie et le Sentier», dit un autre Maître.

[34] - L'adeptat, la « floraison de Bodhi­sattva ».

[35] - Tanhâ, la volonté de vivre, la crainte de la mort et l'amour de la vie, la force ou énergie qui cause les renaissances.

[36] - Voir page 14, note 23.

[37] - Ces sons mystiques, cette mélodie qu'entend l'ascète au début de son cycle de méditation, sont appelés Anâhatashabda par les Yogis. L'anâhata est le quatrième chakra.

[38] - Ceci veut dire qu'au sixième stade de développement, qui dans le système occulte est Dhâranâ, tout sens, comme faculté individuelle, doit être tué (ou paralysé) sur ce plan, en passant et se plongeant dans le sep­tième sens, le plus spirituel.

[39] - Voir page 2, note 2.

[40] - Chaque stade de développement en Râja-Yoga est symbolisé par une figure géométrique. Celle-ci est le triangle sacré et précède Dhâranâ. Le  est le signe des hauts chélas, tandis qu'un triangle d'une autre sorte est celui des hauts Initiés. C'est le symbole « Je » dont parle Bouddha et qu'il emploie comme symbole de la forme incarnée de Tathâgata, lorsqu'il est débar­rassé des trois méthodes de la Prajnâ. Une fois franchis les échelons préliminaires et inférieurs, le disciple ne voit plus le ~, mais le - abréviation du -, le septenaire com­plet. Sa vraie forme ne peut être donnée ici, car il est presque sûr qu'elle serait saisie au vol par des charlatans et employée à des usages sacrilèges et malhonnêtes.

[41] - L'étoile qui brûle au-dessus de la tête est « l'étoile de l'initiation ». La marque de caste des Shaïvas, ou fidèles de la secte de Shiva, le grand patron de tous les Yogis, est un point noir et rond, symbole peut-être du soleil, à l'heure actuelle, mais symbole de l'étoile de l'initiation en occultisme, aux jours de jadis.

[42] - La base (oupâdhi) de la flamme qui ne peut jamais être atteinte, tant que l'ascète est encore dans cette vie.

[43] - Dhyâna est l'avant-dernier stade sur cette terre, à moins qu'on ne devienne un Mahâtma complet. Comme on l'a déjà dit, dans cet état, le Râjayogi est encore spiri­tuellement conscient de soi, et du travail de ses principes supérieurs. Un pas de plus, et il sera sur le plan au delà du septième (ou quatrième suivant certaines écoles). Celles ­ci-après la pratique de Pratyâhâra ­entraînement préliminaire qui consiste à maîtriser son mental et ses pensées ­comptent Dhâranâ, Dhyâna et Samâdhi, et embrassent les trois, sous le nom générique de Samyama.

[44] - Samâdhi est l'état où l'ascète perd la conscience de toute individualité y compris la sienne. Il devient - le Tout.

[45] - Les quatre modes de vérité sont en Bouddhisme septentrional; Kou, souffran­ce et misère: Tou, l'assemblage des tenta­tions : Mou, leur destruction, et Taou, le Sen­tier. Les «cinq obstacles» sont la connais­sance de la misère, la vérité sur la faiblesse humaine, les abstentions pénibles et la nécessité absolue de se séparer de tous les liens de la passion et même des désirs : le «Sentier du salut» est le dernier.

[46] - Au portail de l'assemblage, le roi des '}iâras, le Mahâ Mâra, se tient, essayant d'aveugler le candidat par l'éclat de son joyau.

[47] - Celui-ci est le quatrième des cinq sen­tiers de la renaissance qui conduisent et pré­cipitent tous les êtres humains en des états perpétuels de douleur et de joie. Ces sentiers ne sont que des subdivisions du sentier unique, le sentier suivi par Karma.

 

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