Écologie
Le
respect de la nature est un respect que l’homme se doit à lui-même.
L’homme fait partie de la nature ; mais, plus que cela, la nature fait
partie de son humanité. Lorsqu’il fait subir des « violences » à
son environnement, il en subit lui-même les contrecoups. La destruction de son
« cadre de vie » porte directement atteinte à la « qualité
de sa vie ». L’homme devient littéralement malade des dommages
qu’il inflige à la nature. La pollution de l’air, de l’eau et de la terre
fait directement violence à l’homme et cette violence peut être mortelle.
Ainsi, le besoin de respecter et de protéger la nature ne procède-t-il pas
d’un quelconque sentimentalisme, mais d’une exigence éthique qui
fonde un impératif politique.
Le
respect de la nature commence par sa connaissance et c’est l’éco-logie qui
nous permet de l’acquérir. L’écologie est d’abord l’étude des milieux
et des systèmes naturels où vivent les êtres vivants. Cette étude permet
ensuite d’énoncer les règles et les normes auxquelles les activités de
l’homme – notamment économiques – doivent se soumettre pour respecter les
rythmes et les équilibres naturels de ces systèmes.
Les
doctrines économiques dominantes se sont laissées aveugler par la logique du
productivisme. Elles n’ont pas pris la mesure des contradictions et des
impasses dans lesquelles nous a conduit un progrès technique livré à lui-même.
Elles n’ont pas su se détourner à temps des illusions scientistes apparues
à la fin du XVIIIe siècle qui ont fait espérer un progrès social
continu comme la conséquence inéluctable d’un progrès technique linéaire.
Nous devons reconnaître aujourd’hui la faillite de la conception scientiste
du progrès industriel. Cela n’implique pas qu’il faille bannir toute
innovation technologique en faisant une apologie fallacieuse du « bon
vieux temps ». Mais cela signifie qu’il est urgent de maîtriser le développement
industriel de nos sociétés et de redéfinir les critères en fonction desquels
nous devons le gérer. Des limites ont été franchies, des seuils ont été dépassés,
en sorte qu’il n’est plus possible de soutenir qu’il s’agit seulement
d’excès ou d’abus ponctuels. C’est le système de production industriel
lui-même qu’il faut remettre en cause pour le soumettre aux impératifs de
l’écologie. Produire autrement implique de travailler autrement, de consommer
autrement et, en définitive, de vivre autrement, c’est-à-dire de vivre
mieux.
Pendant
longtemps, très longtemps, l’homme a dû se protéger contre les dangers de
tous ordres que la nature faisait peser sur lui ; aujourd’hui, par le
pouvoir technique qu’il a acquis, c’est l’homme qui fait peser sur la
nature de graves dangers. Il s’agit là d’une situation radicalement
nouvelle qui exige de repenser les fondements mêmes de l’éthique qui règle
le pouvoir d’agir de l’homme. Nous savons désormais que la terre est
mortelle. Certes, le pire n’est pas certain, mais il est devenu possible. Il
importe donc de tenir le plus grand compte de cette éventualité.
Désormais,
l’homme doit regarder en face l’état de vulnérabilité dans lequel son
pouvoir d’agir a mis la nature et il lui faut prendre conscience que celle-ci
est devenue l’objet de sa responsabilité. Autrefois, la responsabilité de
l’homme à travers son agir ne concernait que l’avenir immédiat ;
aujourd’hui elle s’étend dans la durée et se porte sur l’avenir le plus
lointain. Il a donc l’obligation d’agir en sorte qu’à l’avenir la vie
humaine sur terre soit encore possible.
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