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 Le Tibet et sa culture ont beaucoup à apporter au monde

Interview avec le Dalaï-lama

 

Le Nouvel Observateur : Que pensez-vous de l’attribution des jeux Olympiques à la Chine ?

Dalaï-lama : J’ai dit depuis longtemps qu’il ne convenait pas d’isoler la Chine. D’un point de vue strictement sportif, pourquoi n’organiserait-elle pas cet événement ? Reste que les atteintes aux droits de l’homme, au Tibet comme en Chine, les restrictions imposées aux libertés fondamentales, la pratique de la peine de mort – à laquelle je suis absolument opposé –, le mépris des conséquences des Jeux pour les conditions de vie de la population comme pour l’environnement, la corruption ambiante sont des traits négatifs que l’on ne peut délibérément ignorer. Ceux qui rappellent ces réalités déplaisantes ont raison de le faire. Et l’octroi de ce privilège à Pékin ne doit pas être un motif de découragement. Au contraire. Il faut maintenant que les autorités chinoises assument leurs responsabilités, tiennent leurs promesses et respectent leurs engagements. Simplement, elles doivent aussi s’attendre à ce que chacun de leurs gestes soit scruté de près et accepter les critiques.

N. O. : La comparution Milosevic devant le TPI constitue-t-elle un précédent dont la communauté internationale pourrait s’inspirer pour juger les responsables de la répression au Tibet ?

Dalaï-lama : C’est une bonne chose que d’établir les responsabilités, témoignages et preuves à l’appui, pour rendre la justice en toute équité. Mais ce qui est fait est fait. Exprimer des regrets ou des remords, c’est peut-être alléger la peine de ceux qui ont souffert, ça n’efface ni la souffrance ni la perte d’êtres chers. Car on n’oublie pas, même si parfois on pardonne. Quand il était secrétaire du Parti communiste chinois, Hu Yaobang était venu à Lhassa en 1980 et s’était publiquement excusé de tout ce qui avait été fait au Tibet. Il avait même annoncé des mesures correctrices et des réparations. Voyez où nous en sommes aujourd’hui : il y a 85% de Chinois à Lhassa, et la politique officielle de colonisation se poursuit sans relâche, avec à la clé des transferts continus de population et une exploitation anarchique des ressources naturelles, au bénéfice premier du gouvernement central.

N. O. : Vous venez de visiter les pays Baltes qui ont recouvré leur indépendance après avoir été annexés en 1940 par l’URSS. Quelle leçon en tirez-vous ?

Dalaï-lama : L’espoir. Il y a des similitudes qui n’échappent à personne, mais il y a aussi des différences. Je répète que je demande pour le Tibet une autonomie authentique, pas l’indépendance, même si certains me disent qu’il conviendrait de rester ferme sur le principe. Que veut dire l’« indépendance » d’un pays à l’heure de la mondialisation et de l’interdépendance croissante de l’économie ? Ce qui s’est passé dans les pays Baltes prouve qu’il n’est pas possible d’étouffer à jamais la volonté de liberté d’un peuple, et je suis sûr que pour le Tibet ça ne va pas durer. Pékin doit comprendre que c’est contraire à son désir de stabilité et de développement. Le Tibet et sa culture ont encore beaucoup à apporter au monde, ne serait-ce que la volonté de résoudre les problèmes par le dialogue et non par la violence.

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Propos recueillis par Claude B. Levenson

Le Nouvel Observateur, 19-25 juillet 2001

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